Par-dessus des flots vagabonds
Par-dessus des eaux chevelure
Le poète a jeté un pont
Parfois l’enfant s’y aventure
Coude au parapet du poème
Où ruissellent ses rêves d’eau
Il tend l’oreille au vent bohème
Et entend frissonner les mots
Les lettres glissent et s’échevellent
Sur le tablier de papier
Suspendu aux strophes rebelles
L’enfant a peur de perdre pied
Par-dessous l’arche du poème
Le silence s’emplit d’échos
S’ébroue des mots qu’un rêve sème
Et s’en va voguer à vau-l’eau
Au pied des piles immobiles
Tournoient les rimes inlassables
Se noient les phrases indociles
L’enfant voit onduler la fable
Rêve et poème pêle-mêle
Caracolent en chevaux de vent
Outrepassent la passerelle
Et se balancent aux haubans
Ivres volant de rêve en rive
Les mots s’enfuient par la rivière
Funambules à la dérive
L’eau ne connait pas de frontière
Par-dessus des flots vagabonds
Par-dessus des eaux buissonnières
Le poète a jeté un pont
L’enfant s’accoude au livre ouvert
L’enfant s’accoude au livre ouvert
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