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Photo du rédacteurGastine Musique

L'ARBRE DE VINCENT d'Alexis FERRERO, lauréat Printemps des poètes - Roquefort les Pins Mars 2024



On dirait le Sud, avec ces cyprès

Qui furent peints par l’étrange Hollandais

Dans l’extrême solitude.

Le fantôme de Vincent hante les plaines provençales

Et lorsque souffle le Mistral,

C’est ce prénom qu’on entend :

Vincent ! Vincent ! Semble dire le grand vent !

En proie à des crises si souvent,

Il finit à l’asile !

Là-bas dans son exil

Il ne peignait plus comme avant.

De sa chambre, interné,

Il vit la nuit étoilée.

D’abord, une flamme verte

Et un tronc de bougie.

C’était un cyprès vu par son âme ouverte

Dévorée de folie !

Son feuillage foncé et glauque attire le corbeau et son chant rauque.

Ce gros corbeau de ses champs jaunis chante tout en haut la folie !

Il chante au sommet du sombre cyprès, arbre de la mélancolie !

D’autres corbeaux de ses champs de blé viennent chanter en chœur

Tout en haut de cette tour de terreur !

 

C’est un arbre gigantesque,

Le vent souffle sur ses branches qui jamais ne penchent.

Le cyprès tremble et tombe presque.

Le pauvre Vincent a dû être troublé par sa taille titanesque,

Par cette taille terrifiante,

Il a dû le voir trembler,

Car sa taille dans ses toiles le tourmente !

 

Le cyprès est le nid vert obscur des corbeaux

Qui forme pour le peintre son terrible tableau !

Et le Mistral qui s’annonce en spirales autour des étoiles jaunies

Est le vent qui soufflait dans la tête du génie !

 

Voilà le visage du Sud.

C’est celui de Vincent Van Gogh et de son arbre le cyprès,

Qui dans le vent de la démence

Devint à jamais

Le symbole de la Provence !

Alexis Ferrero est poète, écrivain du verre à Biot aux Editions Moulin.

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