"Le vent léger des flûtes" de Françoise Gaillard, lauréate appel à textes poétiques de la Cité de la Musique - Marseille.
- Gastine Musique
- 8 avr.
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Te souviens-tu du vent léger des flûtes
Qui t’apportait le chant de la fontaine
Et le parfum des lilas sous les pas des danseuses ?
Il souffle aujourd’hui le nom d’une île
Et le pose sur tes lèvres empesées de récits fabuleux.
Te souviens-tu du vent léger des flûtes
qui égayait les festins du palais
Quand les femmes versaient la beauté au fond des coupes noires ?
Il souffle doucement le nom d’un enfant
Et le pose sur tes paupières oublieuses de son âge.
Te souviens-tu du vent léger des flûtes
Qui t’enivrait quand vient le crépuscule
Dans la rumeur des pins et la fièvre des songes ?
Il souffle aujourd’hui le nom d’une femme
Et le pose sur ton cœur égaré par les fées.
Ô enfant des tempêtes, Ulysse
Depuis longtemps, un océan de vent
Emporte ton bateau aux ailes blanches sur l’éventail froissé de la mer.
Tu vas vers des terres arides où nulle source ne coule,
Tu vas vers des îles périlleuses où personne ne va sans perdre la mémoire.
Pourtant, dans l’océan de vent de fureur et d’oubli,
Le vent léger des flûtes se glisse par le ciel écartelé
Et t’apporte le chant de ta terre, l’appel de l’enfant qui te cherche,
L’étreinte des paroles de celle qui disait aimer ton visage même fouetté par le vent.
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