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Photo du rédacteurGastine Musique

"MA MEDITERRANEE, Je te tutoie depuis si longtemps" de Virginie, poétesse lauréate

Dernière mise à jour : 16 nov. 2020


« Ma Méditerranée »

Je te tutoie depuis si longtemps

Je te côtoie depuis tant de rivages

Avec toi j’ai tant de fois pris le large

J’ai échoué

Je me suis échouée

Et tant de fois je suis revenue pour de nouvelles pages

à écrire sur tes plages

J’ai tant rêvé sur ta carte, sur ton nom : « Méditerranée ».

J’ai suivi du doigt : tes îles, tes bords, tes anses, tes calanques, …

Si bien que : tu es devenu ma carte d’identité.

J’ai fait des châteaux en Espagne

des dessins effacés sous la botte italienne

des sabliers oubliés en Grèce par le Temps chronophage

J’ai écrit des noms sur le sable mouillé en Syrie, en Turquie

J’ai dormi sur le littoral croate lit-té-ra-le-ment

J’ai posé mon sac dans le ressac de tes vagues

J’ai jeté l’ancre pour écrire dans la nacre

Dans le blanc des coquillages errants

Des coquillages usés par tous les courants

Des coquillages venus de tous les continents

Vénus dans sa conque au large de Chypre

Souffle au gré des vents son haleine en sillage

Et c’est ce que l’on entend quand on colle à son oreille un coquillage

Méditerranée

Mer presque fermée, presque close,

Mer qui enfante d’autres mers qui elles-mêmes éclosent

Mariage de l’Orient et de l’Occident

Le O est ta vraie initiale est ton élément

Entre deux eaux : mythes et légendes se mêlent

Méli-mélo d’heureuses unions prospères

Homélies d’Homère qui opèrent

Mais entendons les sirènes d’une mer en danger

Mer polluée, mer lessivée


Mais entendons les sirènes d’une mer des dangers

Mur d’eau infranchissable où le fracas des cadavres couvre une mer qui couve notre humanité avortée


Ou une humanité qui a migré quelque part vers d’autres lieux vers des cieux où des étoiles filantes devraient naître


Méditerranée

Sel de la vie qui ravit nos palais

Mais sel de nos pleurs qui ravive nos plaies


Nous te prions, ô mer qui es à nos côtés, prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant, s’il te plaît.

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